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bon, d’également nécessaire dans les principes opposés et ils tentèrent la conciliation[1]. Bien que l’égoïsme local ait été l’âme de la Rome naissante, elle ne dévastait pas tout ce qu’elle soumettait et souvent on la vit « épargner les vaincus et vaincre les rebelles, » par intelligence, par intérêt bien entendu, sans sentir cependant la moindre obligation envers les hommes d’une autre race. Quand Térence écrivit le mot fameux : Homo sum, humani nihil a me alienum puto, ses contemporains le répétèrent après lui, sans en appliquer le sens à la vie pratique. Cicéron, ce précurseur de plus d’un sentiment moderne, fut le premier à essayer de concilier l’humanitarisme avec ce qui restait à Rome de patriotisme sincère. Au gré de sa versatilité personnelle, qui suivait celle des événements, il insiste tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre des deux devoirs. Malgré ces continuelles fluctuations d’idées, nous le voyons dans le cours

  1. René Pichon : Humanitarisme et patriotisme dans l’ancienne Rome.