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tranchées ou battus par des tempêtes de neige qu’ils ne l’étaient auparavant dans la vie aisée et commode. C’est qu’ils savourent enfin la liberté morale que donne le contact avec la divinité : « Il nous semble avoir des ailes, » disent-ils. La douceur infinie de la communion avec l’esprit enivre leur cœur.


II


Évidemment cette guerre amènera des changements que le cerveau le plus puissant ne saurait prévoir. Elle représente non seulement des torrents de sang, mais une terrible crise intellectuelle, un renversement de toutes les idées reçues et acceptées. On pourrait presque affirmer que cette période de temps dépasse la mesure de l’intelligence humaine, tellement l’homme se sent incapable d’en envisager les conséquences. Une chose est certaine cependant. Elle laissera dans les cœurs un héritage de haines farouches et il sera difficile de conci-