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ginations compliquées obscurcissaient l’extériorisation des plus simples idées. C’est un joug qu’il faut rompre ; chaque pays doit revenir au génie qui lui est propre et ne pas permettre qu’on lui obscurcisse son soleil. Les peuples de bon sens ont le devoir d’affirmer leur supériorité ; en ces dernières années, ils semblaient avoir honte de leurs qualités intrinsèques. Entendre dire qu’ils possédaient les qualités des autres races semblait à beaucoup le plus flatteur des éloges.

Du reste, dans les années qui ont précédé la guerre, les hommes avaient la tendance de s’enorgueillir davantage de leurs faiblesses que de leurs vertus. Ils trouvaient quelque chose d’inélégant dans ce dernier mot, tandis qu’un égarement, même un petit vice, mettait mieux en relief une personnalité ; c’était comme le dernier coup de fion des couturières, des modistes, des coiffeurs… Pour le palais, la saveur en semblait augmentée. Les choses les plus ridicules se disaient couramment à ce sujet.