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l’amitié qui s’est établie entre subalternes et chefs en sont garants. Comme je le disais dans un précédent chapitre, les uns seront moins âpres dans leurs revendications et les autres moins obstinés dans la défense de leurs biens et de leurs privilèges.

Du reste, je crois et j’espère que chez nos peuples, d’autres préoccupations prolongeront l’union sacrée, et que les esprits droits de toutes les classes penseront, avant toute réforme sociale, à purifier les habitudes du pays et à le débarrasser des oiseaux de proie. Épris de grandeur morale comme ils le sont devenus, les combattants ont secoué pour toujours l’inertie qui les paralysait et ils sont décidés, je le répète — les lettres reçues du camp en sont la preuve — à ne plus permettre les abus. Ils veulent un monde nouveau, un monde fait à leur image. Il ne faut pas que la bande des exploiteurs et des jouisseurs, désireux de recommencer leur existence vide et sotte, reprenne en main l’archet du violon, et, mi-