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dans leur cœur celle de l’ennemi, car ils considèrent les premiers comme les vrais responsables des souffrances nationales et des supplices qu’ont dû subir les habitants des territoires envahis.

Il serait prématuré et présomptueux de vouloir prédire de quelle façon les différents partis politiques se grouperont après la guerre. Entre les pays où les socialistes se sont conduits en patriotes ardents et ceux où une bonne part d’entre eux, se soustrayant au devoir de l’union sacrée, se sont montrés dissidents de la cause nationale, la position sera très différente, mais ceci rentre dans un ordre de considérations politiques particulières. Ce qui importe et ce qu’il y aura de réellement changé, c’est l’âme individuelle des hommes de bonne foi, socialistes ou autres. La plupart ont été soldats, des rapprochements se sont établis et la farouche haine de classe s’est fondue dans beaucoup de cas, comme la neige au soleil. Les souffrances partagées, les preuves de dévouement données,