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se réfugient dans un silence désobligeant plutôt que d’y avoir recours.

Il y a aussi les cas où, par pitié ou pour ne pas provoquer des maux plus graves, il est impossible de proclamer la vérité à haute voix. Mais ces mensonges, s’il faut leur donner ce vilain nom, ne corrompent pas la vie intérieure de l’âme, n’étant inspirés ni par la peur, ni par la vanité, ni par l’esprit de tromperie ou de rapine ; ils sont simplement de surface et se limitent à ménager les sentiments et à éviter les conflits.

Les dangereuses altérations de la vérité n’avaient en général ni l’altruisme, ni la politesse, pour cause ; les motifs qui les provoquaient étaient d’un tout autre ordre. Une étude sur les différentes catégories de mensonges serait peut-être amusante, mais elle m’entraînerait loin de mon but. Si ces pages rappellent des erreurs passées, elles ne sont pas un réquisitoire ; leur objet est de montrer l’aurore nouvelle qui rougeoie au loin et d’ouvrir les cœurs