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de lâches conseils au sujet des péripéties et des résultats de la guerre ; heureusement les doutes, qu’avec la persévérance du parti pris ils essayent de semer, ne prennent racine que dans les cœurs peureux, faibles et jouisseurs pour lesquels le mot patrie représente une abstraction qu’ils trouvent gênante le jour où elle se change en réalité.

Mais c’est dans l’ordre intellectuel des faits c’est-à-dire des conséquences sociales et morales des événements que leur art subtil, fait de dénigrement et d’insinuations, s’exerce de la façon la plus dangereuse. Ces natures égoïstes et étroites ne croient à la durée d’aucun des élans généreux que nous admirons, suscités uniquement, prétendent-ils, par les cataclysmes où le monde se débat. À leur avis, demain, tout recommencera comme auparavant : les motifs resteront les mêmes ; les richesses mal acquises continueront à être admirées et enviées ; l’injustice et le favoritisme ne diminueront pas. Quelques-uns même prévoient un