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tourner. » Ne nous occupons pas de la première partie de la phrase, la seconde seule est importante. C’est justement ce dont se moquait la société moderne : retourner au singe ne semblait pas l’effrayer.

Ne croyant à personne, ne découvrant partout que des motifs médiocres, bas et vils, l’homme avait fini par se dégoûter de lui-même et des autres. Ces pessimistes qui prenaient des airs de justiciers ne se doutaient pas qu’en niant toute noblesse à l’âme humaine, ils se condamnaient eux-mêmes et avouaient leur propre médiocrité et sécheresse. Ne trouvant rien en leur âme, ils décrétaient le vide de toutes les âmes. Maintenant ils se sont réveillés du cauchemar ; autour d’eux ils ont vu surgir des richesses insoupçonnées, entendu retentir des chants glorieux, et ils ont été amenés à chercher s’ils n’avaient pas eux aussi quelques trésors secrets à apporter au banquet commun et si dans leur cœur un écho ne répondrait pas à ces sons d’appel et de victoire.