Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.

économiques faciliteront sans doute cette évolution. Les fortunes anciennes se trouveront amoindries et il y aura de ce fait une diminution forcée dans le luxe. Ceux que la guerre aura enrichis seront disqualifiés et ne pourront de longtemps redresser la tête. Ils ne pèseront donc pas sur la mentalité générale. « Pourvu que les civils tiennent ! » faisait dire à un « poilu » français, un dessinateur célèbre. On peut appliquer ces mêmes mots à une autre pensée : « Pourvu que les gens de bonne volonté tiennent ! » Tout dépendra d’eux dans la constitution du monde futur, quand la victoire se sera définitivement rangée du côté du bon droit.

Un des traits saillants de la société d’avant la guerre, c’était l’ennui intérieur qui rongeait les vies. Pour y échapper, on se lançait dans une ronde infernale qui faisait ressembler les journées de la plupart des oisifs à une crise d’épi-