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scepticisme avait fini par déprécier le mot, et si les natures délicates accomplissaient quelque acte héroïque, elles s’en cachaient, plus encore par crainte du ridicule que par fierté intime.

Il a fallu la tragédie des nations, où tous les peuples sont devenus acteurs, pour remettre l’héroïsme en valeur, lui donner sa vraie place dans la vie intérieure et extérieure des hommes. Soudain, sans transition, de toutes parts, des héros se sont dressés, non seulement parmi les chefs, mais parmi les plus simples lutteurs. Citons les merveilleuses figures du roi Albert, du cardinal Mercier, du peuple belge tout entier ! Vraiment en eux, selon le mot de Mirabeau, il y a de la divinité.

L’histoire de toutes les époques a célébré des guerriers qui, sans raisonner, sans se rendre compte du pourquoi, obéissaient à leurs conducteurs et gagnaient de rapides batailles. La guerre d’aujourd’hui, dont les détails sont présents à tous les esprits, a demandé une somme d’héroïsme bien plus considérable, et