Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/215

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aux candidats proposés, témoin le cas de cette reine de Naples[1], à qui elle fut refusée pour une bien légère faiblesse. Ses vertus et sa patience l’auraient méritée ; elle ne l’obtint pas, simplement parce que dans une lettre, datée de sa jeunesse, elle avouait avec candeur avoir trouvé du plaisir à danser avec des officiers ! Le péché est véniel, et ses juges durent le penser, mais pour devenir un objet de vénération publique, il faut avoir l’âme placée au-dessus de tous les plaisirs, même innocents, et éprise d’un tel idéal que rien de terrestre ne puisse ni la tenter, ni la satisfaire.

Cette parenthèse sur la sainteté, tend uniquement à prouver que l’héroïsme est à la base de toutes les grandeurs morales. Une âme qui en est dépourvue pourra difficilement communier avec celles qui le possèdent, qui se tendent vers lui comme la fleur vers la lumière. Ce sentiment était devenu inconscient de lui-même, tellement l’esprit moderne s’en préoccupait peu. Notre

  1. Christine-Caroline de Savoie.