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ils ont admiré la valeur et le dévouement, le patron souvent exécré de jadis. Ainsi que me l’écrivait un jeune Français, l’un de ceux qui exigeait le fin du fin en chaque chose et se plaisait à tous les raffinements : « La guerre aura trempé nos âmes, elle nous aura appris à être patients et philosophes. Je suis sûr qu’en revenant nous ne ferons plus attention aux petits ennuis de l’existence. »

C’est le contact avec l’héroïsme qui aura ainsi relevé les caractères. La souffrance toute seule n’aurait pas suffi à produire le miracle. L’homme ne donne de prix qu’à ce qui lui impose des sacrifices. Les religions s’en sont admirablement rendu compte, et ont exploité cet instinct. Sans le sentiment de l’héroïsme, la vertu peut être assez plate ; l’héroïsme, c’est la flamme qui monte, qui éclaire, qui réchauffe, qui communique les vibrations fécondes.

L’Église l’a si bien compris que pour la sanctification elle demande des vertus héroïques