Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tiquement, ils ne percevaient que les motifs immédiats, ne voyaient pas au delà des événements journaliers, ne calculaient que le coût personnel prochain, et jamais l’avantage collectif futur. On aurait dit qu’une amnésie paralysait une partie de leur cerveau, les empêchait de se rendre compte que rester simple spectateur du danger peut amoindrir irrémédiablement une nation et que de ne pas coopérer activement à repousser une tyrannie effrayante, d’après l’aveu même de ceux qui ambitionnent de l’exercer, équivalait à un renoncement moral d’une portée incalculable pour l’avenir.

Ces timides et ces aveugles n’ont formé, du reste, en tous pays, qu’une minorité négligeable et la plupart, devant les faits accomplis, ne se sont plus souvenus que d’une chose : la nécessité de vaincre ! Ceux qui se sont obstinés dans leurs vues personnelles ne pourront être des propagandistes d’héroïsme, puisqu’ils ignorent, les malheureux, au milieu de tant