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ments éclatants de la vie, doit se persuader que ce sont les douces vertus du cœur qui attachent leurs fils. En effet, c’est vers les femmes modestes et oublieuses d’elles-mêmes que le grand cri d’amour est monté. Il est allé également à celles qui, remplaçant les mères, ont pratiqué la même abnégation, tellement il est vrai que dans les choses du sentiment, la réalité seule compte, la formule n’est rien.

L’homme veut parfois trouver dans la femme le plaisir brutal, mais toujours il en attend l’appui, la consolation, le reflet des vertus dont il porte l’image dans son cœur. Enlevez-lui cette illusion et il deviendra un maître dur, railleur, méprisant… Il y a évidemment dans ce désir une bonne part d’égoïsme. L’homme devrait apprendre qu’on ne peut tout recevoir sans rien donner et que le dévouement demande un équivalent quelconque. Le besoin affolé de tendresse familiale qu’il a ressenti durant les angoisses de l’épouvantable campagne lui aura enseigné bien des choses, et peut-être désor-