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poser un changement d’attitude. Bien que le nom de Mme de Maintenon provoque chez plusieurs un sentiment d’antipathie, permettez-moi de la citer une fois encore. Elle insistait auprès des dames de St-Louis sur le devoir d’inspirer à leurs élèves l’amour de leur réputation. Il faut qu’elles y soient délicates, disait-elle, c’est-à-dire qu’elles éprouvent cette certaine « gloire » qui rend la femme jalouse de sa renommée. « Ce serait un défaut dans une religieuse. Il faudra mourir à cette délicatesse, mais avant que d’y mourir, il faut y avoir vécu. »

On doit reconnaître que la femme moderne avait perdu l’habitude d’être délicate à l’amour de sa réputation, le besoin du cabotinage l’avait remplacé. Et si elle avait le goût du fin dans les choses extérieures, en art, en littérature, dans l’ordre moral elle bravait volontiers l’opinion. Au lieu d’être froissée et de rougir des propos que l’on tenait sur elle, volontiers elle les provoquait.