Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/196

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la défiance à son endroit et, dans l’ébranlement général, les âmes ont éprouvé le besoin de s’accrocher au tronc solide du vieux chêne familial, la seule forteresse demeurée debout dans le désarroi universel. Voilà pourquoi l’appel du soldat mourant a été poussé bien plus vers la mère que vers l’épouse ou l’amante.

Et je crois que celles-ci, quelle que soit la force de leur amour, auront trouvé le phénomène naturel et normal. Déjà mères pour la plupart, elles sentent bien que le lien indestructible est celui qui lie les parents aux enfants. Dans notre société, si positive et vidée d’illusions, il est admis que les tendresses amoureuses sont fugitives et laissent souvent un goût de cendres. Même dans le mariage, ce qui subsiste de meilleur, après un temps plus ou moins court d’exaltation passionnelle, ce sont les intérêts, les devoirs, les souvenirs mis en commun.

En ceci, comme en toutes choses, des exceptions existent. Certains cœurs se convient à