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ront plus leur vie aux hasards des rencontres et des plaisirs.

Celles qui méritent la dénomination de mères d’état-civil, doivent envier aujourd’hui les paysannes, les ouvrières, les petites bourgeoises simples, auxquelles leurs fils, à l’heure suprême, ont envoyé le cri d’amour que, dès l’enfance, ils avaient appris à balbutier. Si elles n’ont pas été ainsi appelées, c’est qu’elles s’étaient volontairement éloignées, pour mieux vivre leur vie, de l’existence quotidienne de leurs enfants. Combien elles doivent se sentir humiliées dans leur conscience et leur fierté et je comprends que leur cœur saigne d’une inguérissable blessure.

Personne ne s’était suffisamment rendu compte combien, en ces dernières années, le peuple s’était affiné dans ses sentiments. Irrités par ses grèves, ses revendications, son perpétuel mécontentement, les esprits les plus humani-