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elle était couverte, se laver des mensonges dont on l’avait souillée, montrer fièrement son visage au soleil de l’avenir et devenir pour la première fois un objet d’admiration et de respect.

On la verra sortir victorieuse des flots agités de la mer en tempête et se dresser sur la rive dans l’éclat de sa jeune et impérieuse beauté, semblable à cette Vénus, fille de l’onde amère, qui :

Secouait, vierge encore, les larmes de sa mère
Et fécondait le monde en tordant ses cheveux.

Les Grecs disaient la Vérité fille de Saturne et de la Vertu, ce qui aurait dû lui assurer un certain état dans le monde, mais le bon La Fontaine nous a raconté dans quel refuge elle fut forcée de chercher asile. La Bible, la divinise, en proclamant que Dieu est vérité : l’évangile la définit, celle qui affranchit, qui purifie, qui sanctifie… Hélas, nous savons ce que la société, soi-disant chrétienne, a fait de cette