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envahissait leur cerveau et il n’était pas surprenant qu’ils se montrassent rebelles aux admonestations sortant de pareilles lèvres. Encore quelques années, et ils déclaraient, la bouche sceptique et le regard dur, que la famille n’existait plus.

Contradiction singulière ! Jamais cependant l’importance sociale de l’enfant n’avait été reconnue comme dans ces dernières années par les classes aisées : son hygiène était soignée au point de lui attribuer la chambre la plus saine et la plus ensoleillée de la maison ; on se préoccupait de lui procurer des plaisirs et de faciliter l’étude à son cerveau ; dans l’ordre moral, on avait renoncé aux punitions, les réprimandes étaient rares et douces, et on laissait l’égoïsme enfantin se développer dans sa plénitude. Il n’en est pas moins vrai que tout cela se faisait par délégation et que si la vie de l’enfant était entourée de soins, la mère avait pris l’habitude de déserter la maison, et que dans beaucoup de cas le foyer se glaçait.