Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.

villes, l’instinct maternel restait le même, dans les classes riches ou qui voulaient le paraître, il subissait une altération. La vie tout extérieure de la femme empêchait les manifestations de sa maternité. Ce foyer où elle n’apparaissait qu’en coup de vent, entre deux visites, deux comités et deux flirts, s’éteignait facilement, il n’y restait que des cendres. Les moments où les enfants, déjà grandis, rentraient des cours ou de l’école, étaient ceux justement où la mère sortait…

Les ressources de la famille employées en grande partie à la parure de l’épouse, les économies forcées sur d’autres points essentiels, les scènes conjugales provoquées par les notes des fournisseurs, les mots amers qui en résultaient, tout cela n’échappait pas à l’observation implacable des enfants. Cette mère qu’ils auraient volontiers adorée perdait ainsi son prestige. Plus tard, quand déjà grands, ils la voyaient à demi-nue, couverte à peine d’étoffes transparentes, adhérentes au corps, une stupéfaction