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reux enfants qui ont grandi dans ces sépulcres blanchis sont aujourd’hui particulièrement à plaindre. Dans la détresse, leur cœur ne sait vers qui se tourner et les noms que les autres prononcent avec une inflexion tendre, meurent sur leurs lèvres. Qui appelleraient-ils ? Leur confiance n’a nulle part où se poser. L’idée de créer à ces infortunés une famille factice pendant la guerre a pris naissance en Angleterre et est importante comme symptôme. Elle a donné, partout, d’excellents résultats ; entre les mères adoptives et les soldats sans famille, des rapports touchants se sont noués. Chez la femme, ce sentiment de maternité élargie fait honneur à notre époque. Nous le voyons croître chez les éducatrices et pénétrer peu à peu tous les cœurs. Là où la mère fait défaut, d’autres femmes sont aujourd’hui prêtes à la remplacer.

C’était, du reste, l’esprit des couvents, et peu à peu les instituts laïques se sont pénétrés des mêmes maximes. Dans ses conseils aux dames de St-Cyr, Mme de Maintenon in-