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coup ses bras en croix sur les coussins. Et, comme on lui demandait la signification de ce geste, il répondit : « Depuis mon départ, c’est ainsi qu’est ma mère, les bras ouverts pour me recevoir quand je reviendrai. » Évidemment il répétait l’une des phrases des lettres maternelles. Les notes des infirmières françaises, des médecins, des journalistes, de tous ceux qui ont parcouru les champs de bataille et les ambulances, constatent ce débordement d’amour filial et maternel. En Italie, le même phénomène se manifeste et des mots analogues errent sur les lèvres pâlies de nos soldats. C’est l’indication d’une similitude de race et d’esprit. Chez les Latins, le sentiment ne diminue pas le courage, il l’exalte. Les plus héroïques parmi nos soldats sont les plus tendres.

Dans ses remarquables Carnets d’une infirmière, Mme Noëlle Roger a écrit des pages d’une belle simplicité et d’un charme profond,