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et ne se privaient jamais d’un plaisir pour leurs enfants, qui crient aujourd’hui à tue-tête leur amour maternel et essayent d’entraver tous les généreux élans.

De tout temps les cœurs les plus affectueux se sont montrés les plus héroïques, et la femme qui a pratiqué vis-à-vis des siens le dévouement sans limites est celle qui, le jour venu, a été capable de sacrifier au devoir suprême ce qu’elle aime le plus au monde. La famille, au lieu d’être une faiblesse, s’est révélée au point de vue patriotique comme une force vivante.


I


Une foule de sentiments dormaient dans l’âme humaine. On les croyait morts, ils n’étaient qu’assoupis, et nous les avons vus renaître à peu près tous sous la pression des événements qui ont bouleversé et bouleversent encore le monde. Celui de la famille a eu un éclatant réveil. Sur les champs de bataille des