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trônerait, et cette figure prendrait tour à tour les traits de chacun des desservants ! En certains cas assez rares, elle représenterait le visage d’un être passionnément aimé, mais presque jamais l’image du Dieu qu’ils prétendent servir.

On est fatalement conduit au culte de soi-même quand l’esprit ne s’élève pas au-dessus des considérations secondaires et personnelles. Voilà pourquoi chez les natures simples, non encombrées de cent mille préoccupations sociales et ambitieuses, l’élan héroïque a été plus facile, et le déploiement des vertus que l’heure actuelle demande, plus large et plus courageux.

Comme les complications de quelque genre qu’elles soient paralysent les initiatives et les énergies, un grand rôle est réservé, je crois, dans l’avenir, aux belles natures simples que les coupeurs de cheveux en quatre avaient pris l’habitude de mépriser. « Heureux les simples d’esprit. » Cette parole des béatitudes qui a été pour tant d’âmes une pierre d’achoppe-