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choix déplorables : la crainte des fantômes ou des réalités, c’est-à-dire la peur sous une forme quelconque.

L’indépendance morale est non seulement le résultat d’une pensée ferme, elle est aussi une habitude que prend l’esprit et à laquelle il se conforme. L’éducation y pourrait quelque chose et l’opinion publique également ; elle aussi est une éducatrice. Bien entendu, par indépendance morale, je n’entends pas cet esprit contrariant qui pousse nombre de gens, par un besoin de leur tempérament ou par poussée vaniteuse à être toujours d’un avis contraire à l’avis que les autres expriment. Rien n’y ressemble moins : le désir de se mettre en relief est un esclavage, comme aussi la tendance grincheuse du caractère.

Je parle de cette belle liberté de l’esprit qui, passant du particulier au général, sait juger objectivement des choses et leur donner la valeur qu’elles méritent, qui accompagne les actes de la vie sociale et donne à notre ligne