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de rouge la blancheur de leurs bras, hausser les épaules et dire froidement : « C’est la guerre ! » Dureté de cœur, dira-t-on. Bien plutôt honteuse pusillanimité, épouvante des esprits faibles devant la force brutale et toutes ses manifestations.

Ceux qui dans les conversations particulières se montraient de bouillants Achilles devenaient souvent des agneaux dans la vie publique. Ils s’empressaient de transformer en acquiescement leurs révoltes et cessaient de protester dès que leurs protestations auraient pu servir à quelque chose. Les coups ne se portaient que par derrière.

Du reste, en ces dernières années, même dans les entretiens intimes, je le répète, il n’était plus de mode d’exprimer ses opinions. Le bon goût imposait une réserve qui avait toutes les apparences de la peur ou de l’incertitude de la pensée.

On me répondra que les partis politiques n’avaient pas en certains pays diminué de vio-