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l’armée « la grande muette, » et partout, plus ou moins, on lui imposait la loi du silence. Mais cette guerre ne ressemble à aucune autre, ce sont les nations qui se battent et non plus une seule catégorie d’hommes. Ce n’est donc pas uniquement un acte de discipline et d’obéissance qu’elles accomplissent, mais de volonté et de conscience, car elles défendent les droits sacrés de l’humanité.

À cette armée-là, quand la paix sera faite, la société entière, sauvée par elle, aura des comptes à rendre.


II


En général, l’amour-propre des individus se révoltait si on les traitait d’esclaves, et même en amour l’homme et la femme protestaient si on les accusait d’avoir perdu leur libre arbitre l’un vis-à-vis de l’autre. De même pour les influences intellectuelles et morales ; pour élevées qu’elles pussent être, on refusait d’avouer qu’on en subissait l’empire, et le petit roquet