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aveuglément dans une certaine façon de juger les individus et les choses. Nous pouvons revenir sur nos opinions s’il nous est démontré qu’elles sont exagérées ou erronées, sans pour cela manquer à cette indépendance morale qui représente les lettres de noblesse de l’être humain.

Comment l’homme avait-il consenti à la perdre, s’était-il laissé incamérer (pour user d’un terme de chancellerie romaine) dans tel ou tel parti, groupement ou sous-groupement au point de ne plus savoir user de sa liberté de penser ? Les compromis et les abdications de conscience étaient parfois étonnants, non seulement en politique, mais dans toutes les associations, instituts, corporations, académies. Les plus honnêtes gens, aux principes hautement déclarés, s’abaissaient à promettre leur voix à tel candidat incapable ou de réputation douteuse, pourvu qu’en échange ses protecteurs votassent pour l’un des postulants qu’eux-mêmes préconisaient. Et ce petit manège se