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propre ombre, et dans ce renouvellement de courage, ils ont démoli les temples des faux-dieux, jetant au sol les idoles qu’ils méprisaient et jusqu’ici n’osaient pas renverser.

Désormais, tous les hommes, ceux surtout qui ont réellement versé le sang de leur corps et de leur cœur pour la cause sainte qu’ils défendent, ont acquis le droit de penser librement et d’exprimer librement leur pensée au soleil de la vérité. Personne n’est plus hostile que moi, par instinct et par goût, aux exagérations et aux violences ; mais si la possession de soi, l’équilibre, l’esprit d’équité doivent présider à tous nos actes et à toutes les manifestations de nos sentiments et de nos idées, cela n’empêche ni le courage ni la fermeté des opinions.

Il faut pour les maintenir que l’homme ait en lui-même un foyer toujours vivant et qu’il apprenne à passer, à travers un crible d’or pur, les impressions qu’il reçoit pour en mesurer la valeur. Je ne dis point qu’il faille s’obstiner