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la paresse instinctive de certains individus les rend hostiles à toute initiative et à tout effort de l’esprit. Plusieurs mêmes s’obstinèrent à maintenir à leurs pieds et à leurs bras les chaînes qu’ils avaient si longtemps portées, donnant ainsi au monde une preuve de l’étroitesse de leurs points de vue. Du reste, ces individualités qui, depuis longtemps, avaient perdu tout contact avec les forces vives du pays ne méritent pas qu’on donne la moindre importance au phénomène mental qu’elles représentent. Tout au plus faut-il le signaler.

Si certains territoires sont encore envahis et gémissent sous une tyrannie sanglante, un fait demeure indiscutable. Cette guerre a eu pour effet de rendre la liberté à la pensée humaine. Aujourd’hui, en face des périls réels que courent la civilisation, la liberté et la justice, tous les dangers imaginaires, devant lesquels tremblaient les âmes faibles, se sont évanouis comme les cauchemars se dissipent à l’aube du matin. Les gens ont cessé d’avoir peur de leur