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yeux se troublent et aucune vision d’avenir n’est possible. On ne peut admettre l’existence d’une humanité soumise à une pareille épreuve, étouffée sous le joug impitoyable de la force qui prime le droit.

Si, au contraire, c’est la cause de la liberté, de la justice, du respect des nationalités qui triomphe, si l’idée arrive à dominer le mécanisme, si l’esprit de rapine est jugé par la conscience publique comme un affreux brigandage, notre Europe ravagée se reconstituera sur de nouvelles bases, non seulement au point de vue politique, mais moral.

Il est impossible, à l’heure actuelle, même approximativement, de dire quelles seront ces bases, et le rôle de prophète serait aussi prématuré que présomptueux. Cependant, dès aujourd’hui, on peut se rendre compte des faux points de vue qui seront balayés par la rafale et des grandes idées qui surnageront sur les eaux tumultueuses.

On peut aussi — sans vouloir empiéter sur