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délivre l’âme des passions superficielles et la rend capable des joies simples.

Quand on réfléchit à toutes les chaînes que l’homme s’est volontairement forgées pour entraver son existence, on reste frappé de sa sottise ; mérite-t-il qu’on essaye de l’en délivrer ? La raison serait tentée d’admettre le principe de l’immortalité conditionnelle, mais, en tous cas, le devoir d’indiquer au prochain les occasions de redressement reste quand même imprescriptible.

Or, jamais pareille occasion de réfléchir ne s’était offerte à l’homme. Pour l’amener à la vie simple, une moitié du chemin est faite. Quand l’Europe sortira appauvrie de la terrible conflagration, une simplicité relative dans les habitudes s’imposera forcément, du moins pour différentes catégories de personnes ; et les ploutocrates eux-mêmes seront obligés, par décence, de se conformer pendant quelque temps au nouveau régime. Mais la réforme sera passagère et fondra au premier rayon de soleil de