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leurs moyens et sans se soumettre à la tyrannie de l’imitation forcée.

La pratique de la vie simple rendrait la liberté à une foule d’esprits qui gémissent dans l’esclavage de la richesse qu’ils possèdent ou de celle qu’ils convoitent. Or, y a-t-il rien de plus charmant que la liberté ? Elle seule donne des ailes à l’âme, permet l’harmonie, confère le sentiment de la valeur personnelle. L’habitude du luxe, au contraire, interdit toute liberté physique et morale. Quand on sent des besoins impérieux, il faut les satisfaire, de là les compromis auxquels on assiste. Tout devient vite marchandage et mille considérations secondaires nous poussent ou nous retiennent.

Je connais des hommes riches qui ont su employer leur fortune à mieux assurer leur liberté de mouvements et de conscience. Chacun devrait les imiter. Ces gens-là ne se soucient pas de l’opinion et ne se préoccupent point de ce que feraient leurs pairs en des circonstances semblables. Ils jugent avec leur tête