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En dehors de la vanité, il y a quelques cœurs chez lesquels l’amour de la vraie gloire prime celui de la richesse et qui, mis en demeure de choisir, n’hésiteraient pas. Mais ce désir de gloire ou de célébrité implique une certaine supériorité mentale, quelques aspirations élevées qui ne sont pas du domaine général. Nous sommes déjà dans la sphère des exceptions. Il y a aussi les natures détachées d’elles-mêmes, un peu insouciantes des choses extérieures, qui vivent surtout pour les idées et pour lesquelles la richesse n’a qu’un attrait relatif. Ici aussi nous abordons le domaine des personnalités rares, auxquelles il n’est pas besoin de démontrer que du chemin de l’harmonie intérieure, le respect et l’envie de la fortune sont exclus.

Je le répète, je n’ai point l’intention de dénigrer la richesse ; bien comprise elle est une force désirable : je veux simplement constater combien elle éloigne souvent du bonheur et de la vérité. Son empire sur les esprits est aussi vieux que le monde et toutes les religions et