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II


J’ai dit en commençant qu’une seule force combattait l’amour de la richesse dans les cœurs modernes, tout en l’y ramenant ensuite invinciblement, et cette force est la vanité. Il arrive parfois qu’on préfère les satisfactions mondaines et les élégances sociales à la fortune et que des quartiers authentiques ou une haute situation dans l’État semblent préférables à des titres de rente. Cependant, comme rien de bon ne peut jamais sortir de la vanité, il arrive qu’en ces cœurs légers l’amour de l’argent, une fois les satisfactions orgueilleuses atteintes, se développe rapidement : on se figure que pour soutenir son rang il faut l’étayer de luxe, c’est une erreur puérile. Ceux qui très haut placés savent garder une vie simple, acquièrent du prestige. La simplicité rehausse les grands noms comme les grandes situations politiques, du moins dans le jugement de ceux dont l’opinion a une valeur.