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rêts matériels avait peu à peu envahi les terrains réservés — ceux où l’on ne permet pas aux mauvaises herbes de croître — tellement il est difficile de résister, même moralement, à certaines violentes pensées de la foule.

Un de mes livres[1] contient un chapitre : Les privilèges de la pauvreté qui m’apporta une déception ; j’avais espéré qu’il frapperait certains esprits, cet espoir fut déçu : les autres chapitres attirèrent l’attention, celui-ci passa inobservé. J’ai pu ainsi mesurer l’antipathie et la répugnance que suscite dans les meilleures âmes, le mot pauvreté ! Non seulement ces pages déplurent aux riches dont elles diminuaient l’importance, mais elles ne rencontrèrent aucune faveur auprès de ceux qui ne l’étaient pas. En approuver l’esprit leur aurait semblé une sorte d’engagement de renoncer à ce désir de fortune qui dévore presque tous les cœurs.

En disant pauvreté, je ne dis pas misère, je

  1. Chercheurs de sources.