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armée[1] ; il serait impossible en d’autres pays. Où trouverait-on des millions de volontaires, dont une bonne part appartient à l’aristocratie et à la bourgeoisie riche ou aisée ? Toutes les grandes familles anglaises sont en deuil. Demandons-nous si, dans les classes riches d’autres nations, semblable exemple serait cité[illisible] ? Il faut en relever la beauté.

On ne peut adresser les mêmes louanges aux ouvriers anglais et en général aux classes populaires qui n’ont que médiocrement répondu à l’appel, gâtées déjà par trop de bien-être et dépourvues de ce sentiment de loyalisme qui se rencontre dans les autres classes. Il y a cependant de nobles mentalités chez le peuple anglais, témoin cette réponse d’un soldat, auquel on demandait pourquoi il s’était engagé : « Pour avoir le droit de mourir comme un gentleman. » Et, en effet, les Anglais meurent avec

  1. Il faut admirer aussi le patriotisme avec lequel le parlement anglais, renonçant à une tradition qui lui était chère, vient de voter la conscription.