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taires. Ce qui fait la force de la Russie, ce n’est pas seulement son inépuisable quantité d’hommes, mais la patience obstinée de son peuple, la façon dont il sait supporter les douleurs et les privations, sans même songer à s’y soustraire ou à s’en plaindre. La résistance d’une nation dont l’acceptation de la souffrance est, depuis des siècles, la principale vertu, ne peut être vaincue. Les peuples les plus évolués et qui déjà ont gagné le bien-être matériel sont plus exposés à l’exaspération et aux soubresauts d’opinion. On ne peut remonter le torrent, mais cette nation qui accepte tous les sacrifices est d’un grand exemple. Quelle que puisse être encore son ignorance, son mysticisme l’a toujours sauvée de l’abrutissement, et des mots profonds sortent de ces masses populaires, dont le brillant esprit latin devrait apprendre à saisir la haute signification morale.

L’Angleterre, elle aussi, bien qu’il soit de mode de la dénigrer, offre un grand exemple au monde avec le recrutement volontaire de son