Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.

devraient partir pour défendre la patrie. » Comme ils trouvent l’obligation nécessaire et juste, ils ne discutent pas.

Quel émerveillement ! quel bouleversement d’idées ! Et combien la grandeur simple, née de l’acceptation habituelle de la souffrance éclate à nos yeux. La vie de privations engendre des forces sublimes. L’épreuve est la grande éducatrice.

Ce massacre des corps auquel nous assistons d’un bout de l’Europe à l’autre, au lieu d’exciter la brutalité des instincts a délivré l’âme des entraves qui la retenaient prisonnière. Il est étrange que sur la violence des faits, la petite fleur bleue de l’idéal ait poussé. Les aumôniers catholiques et protestants pourraient raconter de merveilleuses conversions. Ces curés, sac au dos qui, blessés eux-mêmes, rampaient sur les champs de bataille pour porter l’absolution aux mourants, outre celui de la patrie ont combattu le bon combat de la foi. Les pasteurs ont fait de même et au milieu d’inénarrables horreurs,