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n’avait pas refusé de souffrir, Dieu, sans doute, le lui laissera.

Une autre Française, femme d’un des diplomates les plus distingués de la République, ne veut jamais qu’on lui nomme son fils. « J’en ai fait le sacrifice, dit-elle, mais je ne puis supporter qu’on m’en parle. »

Que d’exemples aussi de vaillance on pourrait citer chez les femmes italiennes, parmi celles qui sentent la patrie et ont accepté le sacrifice. Dans le peuple, en particulier, l’héroïsme des mères est admirable. L’une d’elles disait : « J’ai quatre fils au front, je ne puis espérer de les revoir tous, mais si au moins Dieu m’en laissait un ! »

On pourrait écrire un volume sur les mots touchants et héroïques des mères. Seules celles qui vivaient dans le factice et l’égoïsme osent dire : « Les gens du peuple cela ne compte pas ; ils n’ont rien à perdre, mais mes fils, mes fils qui possèdent tous les biens de la vie, être exposés à mourir, n’est-ce pas une pitié, une horreur !… »