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beauté et l’infinie douceur des choses qu’ils dédaignaient auparavant.

Mais à la première question « Veux-tu être heureux, » il faudra ajouter le précepte : « Tu ne dois pas refuser la douleur. » Quand il se sera débarrassé des fausses souffrances qui encombraient sa vie et qu’il aura appris à jouir de chaque minute de son existence, en sachant discerner toutes les vraies joies que Dieu lui accorde, l’homme ne doit pas refuser de souffrir quand le malheur frappera sa famille ou sa patrie. Les larmes, en certains cas, sont un devoir auquel il ne peut se soustraire. Celui qui pense au plaisir quand il vient de perdre son père ou que son pays est attaqué par l’ennemi, manque de virilité ; on peut le comparer à un soldat qui fuit le champ de bataille. Il faut savoir souffrir quand Dieu frappe. Du reste la fuite est inutile.

Nous venons de le voir, la société jouisseuse du XXe siècle a escompté en une fois toutes les douleurs auxquelles elle avait essayé