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rayon visuel pour rendre la vie supportable et presque heureuse. Nous ressemblons — du moins la plupart d’entre nous — à des jardiniers qui n’arrosent et ne cultivent aucune des belles plantes de leur jardin et prodiguent leurs soins à de misérables arbrisseaux et à des plantes vénéneuses. De temps à autre, un éclair les illumine ; ils se rendent compte de leur sotte erreur et se promettent, dès le lendemain, de mieux employer leurs arrosoirs et leurs sécateurs. Mais ce lendemain va rejoindre les lendemains de tant d’autres résolutions prises par les hommes.

Singulier illogisme ! Les individus refusent de souffrir, ils réclament impérieusement le bonheur et lui tournent le dos avec un persistant aveuglement. Une fois la tempête apaisée, c’est toute l’éducation qu’il faudra changer et refaire. « Veux-tu être heureux ? » demandera-t-on aux enfants. Et on leur représentera, comme des épreuves à éviter, ce qu’ils ambitionnaient autrefois et on leur fera voir la