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plement, quelquefois, parce qu’ils s’ennuyaient ! Quant aux suicides passionnels, une vétille suffisait à les déterminer. Des amoureux qui n’auraient eu qu’à patienter quelques mois pour s’unir se sentaient inférieurs à cette épreuve et préféraient mourir. Il y avait presque toujours disproportion entre la cause et l’effet.

Quelquefois les raisons étaient plus graves et le courage encore inférieur. Entre amants, il suffisait d’une contrariété pour qu’on s’apprêtât à la suprême désertion. Il a fallu la catastrophe actuelle pour faire comprendre le prix de la vie.

Que de femmes préféraient le déshonneur à la souffrance. Des mères de famille se suicidaient plutôt que d’être contrariées dans leurs excursions extra-conjugales. Être traînées dans les journaux, déshonorer le nom de leur mari et de leurs enfants, peu leur importait, pourvu qu’elles-mêmes ne souffrissent plus ! Le scandale arriverait après leur mort,