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déesse à l’ourse », inscrite sur une statue trouvée dans la région bernoise, garantit aussi l’existence du mot en gaulois (S. Reinach, Rev. Celt., XXI, p. 288 et suiv. ; Zupitza, K. Z., XXXVII, p. 393 n. Dottin, Manuel p. s. à l’ét. de l’ant. celtique, p. 240) sur le t du mot celtique, v. M. S. L., XI, p. 316 et suiv. (et cf. Pedersen, K. Z., XXXVIII, 208 n.) ;

alb. arí ;

arm. arǰ (thème en -o-, gén. arǰoy) le ǰ fait difficulté (v. M. S. L., X, 281 n., et Pedersen, K. Z., XXXVIII, 208 et 213 ; XXXIX, 432), mais il n’y a pas de raison valable d’écarter le mot arménien, comme le fait M. Scheftelowitz, BB., XXXVIII, 293 ; dans la traduction arménienne de son travail, M. Pedersen maintient le rapprochement de arm. arǰ, et ne juge pas utile de mentionner les objections de M. Scheftelowitz (revue arménienne Hantes, mai 1906).

Il existe un doublet à consonne intérieure simple du même mot :

gr. ἄρϰος, ἀρϰίλος (arkos, arkilos), et sans doute le nom propre de peuple Άρϰάδες ;

pers. xirs (Hübschmann, K. Z., XXXVI, p. 164 et suiv.).

Le doublet gr. ϰτ : ϰ, iran. ś : s est d’un type indo-européen (cf. gr. χθον — : χαμ (chthon – : cham), skr. kṣam zd* zəm- « terre » ) et confirme par suite l’antiquité du nom de l’ours, confirmation que l’ensemble des rapprochements cités rend du reste superflue.

Or, ce mot indo-européen manque complètement en