Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
FRAGOLETTO.
Falsacappa, voici ma prise :
C’est un courrier de cabinet !
Le galop de sa jument grise
Retentissait dans la forêt ;
Moi, j’étais caché, je l’avise,
Je bondis hors de mon bosquet :
L’étonnement le paralyse,
Je l’empoigne par le collet,
Et, profilant de sa surprise,
Je lui présente un pistolet.
Il me répond : « Pas de bêtise !
Je suis courrier de cabinet… »
Falsacappa, voici ma prise :
C’est un courrier de cabinet !…
Le galop de sa jument grise
Retentissait dans la forêt ;
C’est un courrier de cabinet.
Un moment, j’hésite
C’était un peu vite
Faire métier de bandit ;
J’ai peur et je reste interdit…
Mais, à l’instant même,
À celle que j’aime
Je pense, et me dis là-dessus :
« Allons, n’hésitons plus ! »
Aussitôt mon âme indécise
Se raffermit et se remet ;
Je l’empoigne et je le maîtrise
Avec les clic-clac de son fouet.
Falsacappa, voici ma prise :
C’est un courrier de cabinet !
J’ai tout pris, cheval et valise,
Je te l’apporte au grand complet.
Il me semble, quoi qu’on en dise,
Que ce petit début promet !…
C’est un courrier de cabinet !
CHŒUR
C’est un courrier de cabinet !

Pietro prend la valise des mains du brigand et la dépose aux pieds de Falsacappa. — Les brigands se rapprochent.