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UNE MAISON MYSTÉRIEUSE

Moi aussi j’avais fait le chemin de Bagdad à Damas, mais non par la route de la poste. J’avais mes raisons pour cela.

On se souvient que nous étions restés près d’un cours d’eau, dans me voisinage de la tour de Nemrod, afin de nous rétablir le plus complètement possible avant de rentrer à Bagdad.

Lorsque nous fûmes prêts à partir, nous interrogeâmes avec grand soin toutes les traces des environs du canal Anana, dans l’espoir de trouver quelque indication sur le sort de mon compagnon anglais, sir Lindsay. Mais nous ne découvrîmes pas le plus petit indice. Arrivés à Bagdad, nous retournâmes chez notre hôte polonais, qui n’avait ni revu l’insulaire ni entendu parler de lui. Je fis des recherches minutieuses, je m’adressai au consulat : tout cela fut en vain.

Il fallait se décider à quitter la ville.

Les ressources pécuniaires ne me manquaient pas : j’avais trouvé un trésor près de la tour de Belus, non pas en grattant parmi les décombres, croyez-le bien, mais d’une autre façon très singulière, et à une place où je ne m’attendais guère à faire pareille découverte. Non, je ne croyais pas que ce perfide et si indispensable Mammon se pût cacher là !

Un jour, tandis que mon domestique fidèle, le pauvre Halef, abattu par la fièvre, dormait d’un sommeil profond, je songeais avec inquiétude aux difficultés de la situation, aux soucis de l’avenir. Tout à coup les derniers mots de Marah Dourimée me revinrent en mémoire. Elle m’avait dit, en me remettant l’amulette que je conservais comme souvenir et curiosité : « Tant que cet objet restera fermé, il ne te sera d’aucun secours ; mais, si tu as besoin d’aide,