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AVANT-PROPOS


Après avoir parcouru la Tunisie, traversé l’Égypte, visité la Mecque et pris part aux combats d’une tribu arabe, le voyageur dont nous traduisons les curieux récits continue sa route jusque sur les frontières de la Perse, en passant par le Kurdistan.

Il séjourne chez les Yésidi, dont il étudie les mœurs et le culte d’une façon très intéressante, s’efforçant de défendre cette peuplade contre les reproches des musulmans. Ceux-ci accusent les Yésidi d’adorer le diable. Si les Turcs ne tombent point dans une pareille idolâtrie, on peut les compter, du moins, parmi les plus fervents adorateurs de Mammon. M. May nous fournit sur la rapacité, la corruption, l’avilissement de leurs fonctionnaires, des détails qu’on appellerait amusants, si une pareille bassesse dans les caractères pouvait jamais l’être. Ces détails portent avec eux leur leçon : ils font juger de la moralité de cette religion musulmane, que des chrétiens n’ont pas eu honte de vanter !

Voyageant à l’ombre du sultan ou du padischah, c’est-à-dire avec un sauf conduit de la Sublime-Porte, notre auteur parcourt presque toutes les contrées qui relèvent