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une bataille au désert


trument qui ressemblait assez à une pioche. Lindsay courait derrière eux ; je l’interpellai aussitôt :

« Sir David Lindsay !

— Yes.

— Vite ! traversez l’eau avec Bill et l’autre ! Apporlez-moi le hoyau.

— Vous avez trouvé un fowling-bull ?

— Venez toujours. »

Je détachai l’outre et la lançai à l’autre bord. Mon brave Anglais n’hésita pas ; il nageait comme un poisson ; il fut bientôt près de moi, me disant tout essoufflé :

« Eh bien ! où ?

— Attendez, faites venir vos gens. »

Les deux domestiques, vigoureux garçons et habiles nageurs, vinrent rejoindre leur maître de la même façon. Bill était muni de la pioche ; j’attachai solidement notre outre et fis signe à mon compagnon.

« Suivez-moi, sir !

— Ah ! enfin, nous y sommes !

— Sir David Lindsay, me pardonnerez-vous ?

— Quoi donc ?

— Ce n’est point un fowling-bull que j’ai trouvé.

— Vraiment ! » Et le pauvre homme resta un moment immobile, la bouche ouverte.

« Qu’avez-vous donc trouvé ? demanda-t-il en soupirant.

— Quelque chose d’horrible ; suivez-moi ! » Je pris la pioche, et marchai en avant. Arrivés à l’endroit du supplice, les Anglais reculèrent en poussant des cris d’horreur ; le fait est que le spectacle dut leur paraître effrayant ; les trois têtes ouvraient leurs yeux affolés et branlaient de leur mieux, pour essayer de se débarrasser des insectes.

« On les a enterrés vifs ! murmurai-je.

— Qui donc ?

— Je n’en sais rien ; nous l’apprendrons plus tard. »

Je travaillai de toutes mes forces avec la pioche ; mes Anglais m’aidèrent de leurs mains ; au bout d’un quart d’heure nous avions arraché les victimes à leur tombe. Ces hommes étaient entièrement nus ; leurs bras et leurs jambes avaient été attachés avec des cordes.