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les pirates de la mer rouge


mer pour qu’elle revienne en arrière sur les Égyptiens, sur leurs chariots et sur leurs cavaliers.

« Alors Moïse étendit la main sur la mer, et la mer reprit sa place, et avant le matin elle revint dans son lit, et les Egyptiens fuyaient devant elle ; mais le Seigneur les engloutit dans les flots.

« De sorte que la mer, retournant à sa place, couvrit les chariots et les cavaliers avec toute la puissance du Pharaon, et tous ceux qui le suivaient furent noyés ; pas un n’échappa.

« Les enfants d’Israël continuèrent leur route à pied sec, les eaux formant un mur à leur droite et à leur gauche. Et le Seigneur sauva en ce jour Israël de la main des Egyptiens, et ils virent les Egyptiens étendus sur le rivage de la mer.

« Elle est puissante la main que le Seigneur étendit contre les Égyptiens, et Israël craignit le Seigneur et crut en son serviteur Moïse. »

Je songeais à ce passage de l’Exode (chap. xiv, v. 19–31) en suivant sur mon chameau « la vallée d’Hiroth à Baal Zepher », tandis que je contemplais les flots brillants de la mer Rouge.

Il me semblait ressentir quelque chose de la terreur qui saisit les enfants d’Israël devant ces ondes impétueuses ; un frisson parcourait mes veines, le frisson dont aucun chrétien ne saurait se défendre lorsqu’il foule ce sol biblique.

Là s’est manifesté l’Éternel ; la puissance infinie a voulu agir visiblement, en faveur des hommes.

Je croyais entendre comme l’écho de la voix divine qui retentit un jour aux oreilles du fils d’Amram et de Jocabed :

« Moïse ! Moïse ! approche-toi, mais retire ta chaussure, car ce lieu est saint ! »

Derrière moi s’étendait la terre d’Osiris et d’Isis, la terre des pyramides et des sphinx, la terre où le peuple de Dieu avait subi le joug de la captivité, où il avait contribué à bâtir ces colosses qui feront à jamais l’étonnement du voyageur.

Les roseaux du Nil me rappelaient ceux qui virent la fille des Pharaons s’incliner sur un frêle esquif où dormait le petit enfant dont le bras devait délivrer un jour son peuple de la servitude, et auquel Dieu dicterait ces dix commandements, base et modèle de toutes les lois chez les peuples civilisés.

Devant moi, à mes pieds, murmuraient les flots du golfe Ara-