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Philippe, seul dans son bureau, répondait tristement à des plaintes absurdes et véhémentes quand deux coups de poing formidables ébranlèrent sa porte.

— Entrez.

Une sorte de géant à visage tartare, au cou de taureau, aux épaules énormes, s’avança pesamment, un chapeau tyrolien sur l’oreille. Il était vêtu d’une redingote brune et d’un pantalon de nankin trop large. La face était d’une peau épaisse et profondément sillonnée que perçaient deux petits yeux intelligents et rusés.

— Vous êtes l’ingénieur Philippe Viniès ? J’ai pour vous une lettre de recommandation de l’un des meilleurs républicains de France, le citoyen Malessart qui est, je crois, de vos amis.

Il avait la voix facile et cajoleuse du voyageur